En parallèle à son activité de sculpteur, André Ramseyer a beaucoup dessiné, au crayon, au fusain, à l’encre de Chine, au lavis. Dessins figuratifs, au début : nus, portraits, plus rarement paysages ou natures mortes, dans un trait habité, mobile, où le repentir n’a pas sa place. Le corps féminin, par exemple, semble émerger d’un trait unique, ou alors, la ligne va et vient librement, se détachant de plus en plus du sujet. Ainsi les dessins des années 1965-1975, notamment une série de grands dessins abstraits à l’encre de Chine ocre réalisés en mars–avril 1974.
Quelques-uns des dessins exécutés entre 1970 et 1990 illustrent les deux recueils de poèmes de l’artiste, publiés en 1998 (Spirales de rêve) et en 2002 (Le silence habité).
André Ramseyer a brièvement pratiqué la peinture à l’huile, y consacrant quelques mois en 1948, alors qu’il remettait en doute son projet de sculpteur. En témoignent quelques natures mortes aux vives couleurs peintes sur bois. Mais il préférait l’aquarelle ou la gouache sur papier : aux paysages régionaux des années 1944-1945, alors qu’il venait de s’installer dans le quartier de La Coudre, à Neuchâtel, et aux paysages parisiens peints lors de son séjour dans la capitale française en 1949 succèdent des séries non figuratives : aquarelles ou gouaches lumineuses des années 1965-1970, puis 1982-1986, qui évoquent parfois des vitraux ; il trace, avec une grande liberté, à l’encre de Chine, des cercles, des croix sur des fonds subtilement colorés... En 1991, il peint à la gouache la série des Planètes, dont la spiritualité du sujet lui tenait fort à cœur : bleues sur fond bleu ou noir, rouges sur fond bleu ou orange, jaunes sur fond rose, ces planètes rappellent le motif dominant de l’œuvre sculpté. Souvenons-nous d’Orion (1962), Sirius (1970), Aldébaran (1974), Cassiopée (1986) : le cercle qui vibre dans l’espace ou ici, dans l’intensité des couleurs.