ANDRÉ RAMSEYER
sculpteur

Parcours
parcours

1914 André Ramseyer naît le 31 janvier 1914 au presbytère de Tramelan, dans le Jura bernois (Suisse), où son père Jules Ramseyer (1879-1950) est pasteur. Il est le troisième fils du couple. Son éducation est austère, mais entourée de beaucoup d’affection.
1923 La famille part s’installer dans la cure de Sonvilier, village du Jura bernois voisin de la ville de La Chaux-de-Fonds. André Ramseyer est déjà passionné de dessin. Il accomplit son école secondaire à Saint-Imier.
1930 A seize ans, il entre au Gymnase (Ecole normale) de La Chaux-de-Fonds, dont il ressort instituteur trois ans plus tard. Sa vocation artistique est déjà sûre, et ses parents l’ont acceptée, tout en souhaitant que leur fils ait l’assurance d’avoir un métier. De fait, il n’effectue que de rares remplacements comme instituteur.
1933 De 1933 à 1935, André Ramseyer suit des cours à l’Ecole d’art de La Chaux-de-Fonds. Il collabore à l’atelier du sculpteur Léon Perrin (1886-1978), ami de Le Corbusier, apprenant le modelage, le moulage et la taille de la pierre. Il partage alors l’admiration de Léon Perrin pour Rodin, mais prend plus tard ses distances avec lui, en raison de la position très critique de Léon Perrin vis-à-vis de l’art non figuratif.
1935 Premier séjour de l’artiste à Paris, où il vit très modestement. Il parcourt les musées, suit les cours de plusieurs Académies (Montmartre, Montparnasse). Il dessine énormément et se perfectionne le soir en modelage au cours de la ville de Paris, chez un ami de Despiau, le sculpteur Robert Wlérick (1882-1944).
1936 André Ramseyer obtient, à Neuchâtel, le diplôme pour l’enseignement des branches artistiques. Parallèlement à son activité de sculpteur, il enseigne durant de longues années le dessin et l’histoire de l’art, tour à tour à l’Ecole supérieure de commerce de Neuchâtel, puis au Gymnase cantonal de cette ville et enfin à l’Ecole normale cantonale (jusqu’en 1970). Il donne aussi des cours du soir de dessin (modèle vivant) à Neuchâtel, à l’Académie Maximilien de Meuron, de 1952 jusqu’au début des années 1970.
1937 C’est le voyage d’Italie : Toscane, Ombrie et Italie du nord. André Ramseyer séjourne à Florence, où il fait beaucoup de dessins d’architecture (qu’il a toujours considérée comme le premier des beaux-arts).
1938 Premier atelier à La Chaux-de-Fonds. André Ramseyer entre à la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses (SPSAS, aujourd’hui Visarte). Il réalise ses premiers travaux de sculpteur, tout en gagnant un peu d'argent dans la taille de pierres tombales.
1939 Avec la guerre, André Ramseyer est mobilisé plus de mille jours comme canonnier, à différents postes le long de la frontière du Doubs, et jusqu’à Porrentruy. Une expérience douloureuse pour lui qui se sentait profondément pacifiste.
1941 Il épouse Jacqueline Maeder, qu’il a rencontrée à l’Ecole d’art de La Chaux-de-Fonds.
1943 Le couple quitte La Chaux-de-Fonds pour s’installer à Neuchâtel, tout d’abord dans le quartier de La Coudre, puis dans celui de Serrières, où il se fixe définitivement rue de Port-Roulant 46, dès 1954.
1944 Naissance d’un premier enfant, Marie-Lise (dite Malou).
1948 Après une période de tâtonnements, d’inquiétude (l’artiste arrêtera même plusieurs mois la sculpture, au profit du dessin et de la peinture) et alors qu’il est animé d’un profond besoin de changement, André Ramseyer exécute sa première commande publique : une Baigneuse placée sur la vasque centrale du jardin de l’hôtel DuPeyrou à Neuchâtel (qui ne sera scellée et inaugurée qu’en 1953).
1949 Séjour enchanteur de six mois à Paris, avec femme et enfant. André Ramseyer travaille notamment dans l’atelier d’Ossip Zadkine (1890-1967), à l’Académie de la Grande-Chaumière. Il y rencontre de jeunes sculpteurs venus du monde entier. A son retour de Paris, il a trouvé sa voie.
1950 Premières sculptures sur le thème du couple. André Ramseyer est marqué par l’œuvre d’Henry Moore (1898-1986), exposée cette année-là à Berne. C’est alors qu’il met au point sa technique personnelle de travail, qui va influencer sa recherche formelle. Il accorde de plus en plus d’importance au vide, révélé comme un « espace intérieur ».
1951 Naissance d’un deuxième enfant, Jacques. Le passage à l’art non-figuratif se confirme lentement. Des œuvres comme Consolation (1954, Place Centrale à Bienne) et Evasion (1955, Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel) évoquent encore la figure humaine, alors qu’Eurythmie (1955, ambassade de Suisse à Washington) s’en libère totalement.
1952 André Ramseyer assure la scénographie de Flamineo (de Robert Merle), mis en scène par Jean Kiehl (1902-1968) à Neuchâtel, avec la Compagnie de la Saint-Grégoire. Il réalise à plusieurs reprises les décors et costumes des pièces montées par Kiehl, tels ceux du Théâtre du monde, de Calderon, adapté par Edmond Jeanneret, en 1956, ainsi que ceux de différentes pièces mises en scène par Samuel Puthod pour l’Ecole normale cantonale. Afin d’arrondir ses fins de mois, l’artiste crée également un certain nombre de chars pour le cortège (corso fleuri) de la Fête des vendanges de la ville de Neuchâtel. La famille, des amis, des élèves sont mobilisés comme figurants.
1954 L’éditeur Marcel Joray, qui prépare la première exposition suisse de sculpture en plein air à Bienne, vient trouver l’artiste dans son atelier de l’avenue Edouard-Dubois à Neuchâtel. C’est une rencontre décisive : André Ramseyer est encouragé à poursuivre dans sa voie et une longue amitié le lie désormais à Marcel Joray et à sa famille. Grâce à l’aide de Marcel Joray, plusieurs de ses pièces sont fondues en bronze pour ses expositions futures. Marcel Joray est aussi le fondateur (en 1950) de l’Institut jurassien des sciences, des lettres et des arts, dont André Ramseyer devient membre et dans le cadre duquel il avait plaisir à retrouver ses collègues et amis.
1955 Dès cette date, André Ramseyer réalise des sculptures non-figuratives, succession de formes nées du cercle, symbole du ciel, et à sections nées du carré, symbole de la terre.
1956 Naissance de son troisième enfant : Anne. Dans les années qui suivent, André Ramseyer réalise de plus en plus d’œuvres monumentales en plein air, en Suisse pour l’essentiel, mais aussi en Italie, en Allemagne, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis.
1957 Prix à l’Exposition internationale de sculpture de Carrare. Cette année-là, un arrêté des autorités de la République et canton de Neuchâtel (revu en 1978) instaure le principe dit du « pour-cent culturel », qui réserve 1 à 2 % du coût des travaux de construction des bâtiments officiels à la décoration artistique. Grâce à cela, et suite à divers concours, André Ramseyer peut exécuter de nombreuses œuvres monumentales, pour des écoles principalement.
1961 Voyage d’étude en Hollande d’André Ramseyer, avec son ami le peintre André Siron et leurs épouses respectives.
1962 La sculpture Escale (1962) entre dans les collections du Musée national d’art moderne (Centre Georges Pompidou).
1966 Prix Jean-Arp décerné à l’occasion de la 4e exposition suisse de sculpture à Bienne pour Grand Astre (1966), qui est placé à Utrecht, Rome et Berne (Clinique vétérinaire). André Ramseyer reçoit aussi cette année-là le prix du Musée des Beaux-arts de La Chaux-de-Fonds.
1970 André Ramseyer quitte son enseignement au profit exclusif de son travail de sculpteur.
1972 Prix Ibizagrafic, à Ibiza. Prix « Psyché », pour une sculpture dans l’auditorium de l’Université de San Antonio (Texas).
1975 Prix de l’Institut neuchâtelois.
1977 Voyage d’étude du couple en Grèce, avec les artistes-peintres Dominique Lévy et André Siron.
1978 Le travail du sculpteur, qui a déjà plus d’une fois collaboré aux expositions de son ami Jean Gabus, conservateur du Musée d’ethnographie de Neuchâtel, fait l’objet d’une vitrine de l’exposition temporaire du Musée sur L’Homme et l’outil.
1979 Publication de la première monographie consacrée à André Ramseyer par Marcel Joray, aux éditions du Griffon à Neuchâtel. L’ouvrage paraît à l’occasion de l’exposition rétrospective organisée au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel pour les 65 ans de l’artiste.
1981 Le canton de Berne offre Astral (1981) au canton de Fribourg, à l’occasion du 500e anniversaire de son entrée dans la Confédération. L’œuvre est placée dans les jardins du Musée d’art et d’histoire.
1987 L’artiste entre dans la série de films « Plans-fixes », consacrée aux personnalités de Suisse romande ; il est interviewé par Bertil Galland.
1990 Les cantons suisses offrent Evasion (1990) au canton de Neuchâtel pour le 175e anniversaire de son entrée dans la Confédération. L’œuvre orne depuis lors la cour du château de Neuchâtel.
1991 Le canton de Neuchâtel offre Concerto (1991) au village de Morschach (canton de Schwyz), en souvenir de la Voie suisse créée pour le 700e anniversaire de la Confédération. L’œuvre est placée sur la place de l’église. Cette année-là, l’artiste, qui a déjà par le passé créé des bijoux, collabore avec le bijoutier Bernhard Müller.
1994 A l’occasion des 80 ans d’André Ramseyer, Spirale (1992), est placée sur l’esplanade du Mont-Blanc à Neuchâtel, à côté des œuvres de Victor Vasarely, Jean Arp, Marino di Teana et René Küng. Une exposition des plâtres de l’artiste est organisée pour la circonstance au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel. Parution du deuxième volume de la monographie publiée par Marcel Joray aux éditions du Griffon.
1997 André Ramseyer est interrogé sur son parcours par Edgar Tripet, dans le cadre de la collection d’interviews filmées «Archives pour demain», qui recueille le témoignage de celles et ceux qui ont marqué la vie politique, économique, sociale et culturelle du canton de Neuchâtel. Il reçoit cette année-là le Prix de la Fondation pour le rayonnement culturel de la ville de Neuchâtel.
1998 Dans ses dernières années, André Ramseyer abandonne progressivement son atelier pour se consacrer de plus en plus à la poésie. Il publie un premier recueil en 1998, Spirales de rêves, suivi d’un second en 2002, Le silence habité, et laisse de nombreux textes inédits.
2003 Une réplique de la sculpture Constellation (datant de 1960) est installée sur un des giratoires de la ville de Martigny grâce au mécénat de la Fondation Pierre Giannadda. C’est la dernière grande sculpture d’André Ramseyer scellée dans l’espace public.
2006 Exposition rétrospective de l’œuvre sculpté et de l’œuvre graphique au Musée jurassien des arts à Moutier. C’est aussi cette année-là que le contenu de l’atelier de l’artiste, condamné à être démoli, est déplacé dans un dépôt à La Chaux-de-Fonds.
2007 André Ramseyer s’éteint à Neuchâtel le 15 janvier, la veille de ses 93 ans.
2009 Les archives personnelles du sculpteur sont déposées à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel.

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